26 Mai 2022
Côte d'Ivoire / Méagui
Côte d'Ivoire / Méagui
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La Côte d'Ivoire produit à elle seule près de 41% de
l'offre mondiale de cacao (il représente à ce jour 15% du budget
national et 30% des recettes d’exportations). Cette culture est
pratiquée par environ 1 million de producteurs et fait vivre plus de 6
millions de personnes. Environ 2,1 millions d'hectares de forêt ont été
défrichés pour la mise en place d’exploitations agricoles. Un quart de
cette déforestation a été attribué à la culture du cacaoyer. Depuis
lors, la production du cacao marchand fait face à d’énormes difficultés
environnementales (gestion de la fertilité des sols, disparition des
biodiversités, changement climatique), économiques (chocs externes sur
les prix) et sociales (pires formes de travail des enfants). La plupart
des terres ont été amendés à l’aide des intrants chimiques, entrainant
progressivement l’acidification de ceux-ci. Peu à peu, les producteurs
ont vu leur rendement baissé, une dépendance des intrants chimiques de
plus en plus grandissante, et leurs revenus et leur santé se dégrader
également. De l’Est à l’Ouest du pays le constat est le même et ne
laisse personne indifférence. Ajouté à cela l’effet du changement
climatique de plus en plus fréquents. L’Etat ivoirien avec l’appui de
ses partenaires ont pris des mesures afin de faire face à ce phénomène
qui impacte le cacao ivoirien et la vie de ses acteurs premiers (les
producteurs). Parmi ces mesures, on note la promotion de pratiques
culturales respectueuses de l‘environnement notamment l’agriculture
biologique.
C’est dans cet élan que s’est inscrite l’entreprise
coopérative des agriculteurs de MEAGUI (ECAM COOP-CA), spécialisée dans
la collecte et la commercialisation de fèves de cacao créée en 2004 et
basée dans le département de Méagui en Côte d’ivoire. En effet, la
plupart des membres d’ECAM utilisent des engrais chimiques et ont
constaté une baisse du rendement attribuée au vieillissement des vergers
mais aussi à l’acidification des sols due à l’utilisation de ces
engrais. Ainsi la production biologique avec utilisation de pratiques
agricoles naturelles se présente comme une solution idoine aux
difficultés des producteurs. Parallèlement, ECAM a eu l’occasion de
constater un engouement des pays acheteurs pour le cacao biologique et
équitable, proposant une meilleure valorisation des fèves. C’est dans
cette optique qu’en 2017 elle a initié un projet de transition
biologique dans une de ses zones d’intervention avec 55producteurs et
cette transition a durée 3ans jusqu’en 2020 ou elle obtient sont
certificat.
L’objectif général du projet est de contribuer à
l’amélioration des revenus des producteurs et de leur condition de vie à
travers une agriculture raisonnable et soucieuse de l’environnement.
Vu
l’état d’avancement de la dégradation de l’environnement dû à une
mauvaise pratique des techniques agricoles et la baisse drastique du
rendement, la production biologique apparait comme une double
opportunité pour les producteurs dans la mesure où les marchés
biologiques sont plus rémunérateurs et un mode de production moins
dépendant des ressources externes. Cependant la transition des systèmes
de culture vers une agriculture biologique présente de nombreux risques
pour les producteurs que sont :
Ce
pendant Depuis le démarrage du projet de production de cacao
biologique, la coopérative a entrepris d’énormes actions visant à
encourager les producteurs dans cette nouvelle dynamique internationale.
En
terme organisationnel, elle a mis en place une équipe pour la
coordination et le suivi des producteurs. Cette équipe est chargée de
planifier les formations des producteurs, de suivre toutes les activités
de récolte et post-récolte. Des suivis individuels sont effectués pour
vérifier le niveau de conformité des producteurs. Les audits annuels
sont conduits par l’équipe.
Pour rehausser le niveau de
production des subventions d’intrants biologiques homologués sont
octroyés chaque année grâce au soutien financier et technique par
certains partenaires.
La main d’œuvre se faisant rare et les
plantations vieillissantes, des groupes de jeune composé de 10 membres
sont recrutés par la coopérative afin d’aider les producteurs à
entretenir leur parcelle.
Nos défis pour les années avenir sont :